C'est l'équipe du club de vtt rando 04 qui m'a parlé de leur raid l'an dernier à l'arrivée de la Transv et c'est bien volontiers que je leur promets que je serai présent. Entre temps, une invitation pour faire l'Hexagonal VTT, que je ne refuse pas, me contraint à ne plus envisager de faire les terres noires. Je vais vite regretter ce désistement car de vtt il y en a que dans annonce et c'est avec grand bonheur que plus tard je leur promets que je serai présent en 2006. Quelques mois avant le raid, je contacte le club pour savoir s'il pouvait me faire parvenir un topo de la course pour faire une reco. La réponse ne s'est faite attendre et à la place d'un topo j'ai eu le plaisir de faire la reco avec des passionnés bien en phase avec l'idée du vtt et amoureux de la nature. La veille de la course, nous avons rendez-vous avec mes parents à Digne pour un briefing sur les différents points de ravitaillement. Habituellement c'est mon épouse qui s'en charge mais là, comme à la Transv, elle prendra le départ avec nous. Passionnés invétérés, c'est avec plaisir qu'ils exécuteront la tache.
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Le dimanche matin, après un copieux pti-dej suivi de l'échauffement traditionnel, à 8h00 précise est donné le départ qui est neutralisé derrière un véhicule pour la traverser de la ville. C'est juste avant les thermes qu'est pris le véritable départ dans une grosse bosse sur piste. C'est un local, Patrice GIRARD qui déclanche les hostilités mais c'est avec Fabrice CROUZETet, avec quelques longueurs d'avance, un Claude VERGIER déchaîné que nous passons le sommet de cette première côte. Il nous faut faire le kilomètre de descente sur la piste à bloc pour y revenir dessus. Juste avant la descente sur le village d' ENTRAGES Claude accuse le coup et on se fait la belle. Comme prévu avant le Col de Pierre Basse, premier remplacement de mon Hydrapak. Mon père est là bras tendu avec le sac, je jette au sol le mien et saisi l'autre qu'il m'est impossible de mettre sur le dos. Je tempête et je m'en veux car, comme un bleu, j'ai oublié de vérifier les sangles qui sont trop serrées, ce qui m'oblige à m'arrêter pour les régler et laisser filer Fabrice. Alors, que j'avais prévu de bien m'alimenter sur la fin de cette piste descendante avant le sentier juste après le col, je prends juste une gorgée, je mets la tête dans le guidon et je rattrape Fabrice à la fin du sentier. Nous poursuivons notre course. Avant le village de DOURBES je reçois les premières gouttes d'un orage qui me rassure pour la suite de la course, je pense qu'elle sera plus agréable sans la chaleur prévue. Au village, on passe presque inaperçu tant les bénévoles s'affèrent à mettre à l'abri le ravitaillement de l'orage. Pour nous, pas d'arrêt. On dévale les 500 mètres de la petite route avec la visière de nos casques baissés pour se protéger des grosses gouttes qui nous fouettent le visage, je tourne à gauche pour poursuivre la descente sur un vieux chemin. Je descends, je descends et là, j'ai un doute sur notre direction. Je freine, je regarde autour de moi mais je relâche les freins car 300 mètres plus loin, plus de doute. Je dit à Fabrice qu'il y a pas de trace de la moto ouvreuse et il n'y a d'autre alternative que de remonter. Je me dit que je suis un bel idiot, avoir loupé un croisement alors que j'ai fait une reco! Ca me sert de leçon mais je m'en veux d'avoir emmené balader Fabrice alors que je lui sers de guide. En remontant, on croise un groupe de 5 coureurs qui ont fait de même, ils nous emboîtent le pas et le tracé de la course est vite retrouvé. Je reprend la course en 11e position sur un sentier à courbe de niveau assez technique où je dépasse aisément 4 coureurs. Le 5e que je double, plus que facilement, est Claude qui tranquillement fait "pleurer le colosse" sur le bord du sentier. Il repart aussitôt pour rester à mon contact quelques hectomètres et j'accélère de plus belle lorsque j'aperçois deux gars avec des maillots de Digne. Impossible de les rattraper et ce malgré la superbe descente. Le contact se fera sur le bas au ravito. Je double Pascal ZIGANOFF sur le départ de la côte et David MISSUD sur la partie de portage plus haut. Pas étonnant de pas pouvoir rattraper ces deux gaillards, le meilleur descendeur et le jeune très prometteur du club de DIGNE ! Je garde un bon rythme de croisière et sur la fin de cette bosse, sur des terres noires, Hervé DATTAS me reprend. Comme il reste derrière, je pense que pour l'avoir doublé juste après mon erreur de parcours il est resté pas très loin de moi, en me voyant devant il a fourni un gros effort pour revenir et donc il ne devrait pas tarder à le payer. Effectivement, on monte d'un bon train sur une piste, on double le 4e pour arriver sur une descente en terres noires où là Hervé lâche après quelques passages chauds. Je suis confiant lorsque sur la fin de la descente je double le 3e, je passe au ravito de Archail sans m'arrêter mais je demande si les deux premiers sont loin."Une minutes" me répondent les bénévoles et je les aperçois plus loin sur un portage sur des terres noires. C'est Bruno BEDINI et Cristopher FISHER. Je ne m'affole pas, je garde mon rythme. Je les remonte doucement tout en observant par derrière leurs états de fraîcheur. Fisher est bien entamé, Bruno le décroche, je le rattrape et je fais de même. Bruno est à 20 mètres devant, il reste un "bon coup de cul" avant une superbe descente. J'accélère juste avant la bascule pour y revenir à 5 mètres. J'attaque la descente, je le reprends assez vite mais le sentier étroit m'empêche de le doubler. L'ouverture vient sur une épingle où je lui fait l'intérieur et me trouve face à une très grosse marche qui, je pense, passe à allure normale mais là bien évidement, vue ma vitesse, c'est le vol par dessus le vélo. Je tombe en boule et me retourne rapidement au sol pour saisir mon rush qui me vient dessus. J'ai juste le temps de voir le visage médusé de Bruno et je repars aussitôt sur ce long et magnifique sentier joueur. Pour moi ce n'est course gagnée car il reste un gros "coup de cul" suivi d'une descente dans un canyon de terres noires, une superbe dernière montée de demi-heure sur un sentier en épingle à l'ombre de grand pin et en final une belle descente sur un sentier. Là, je me surprend à faire de grosses erreurs sur mes trajectoires tant je descends doucement pour assurer cette victoire et je m'oblige à lâcher les freins au risque de finir dans le décors ! Je franchi la ligne après 4h06 de course puis Fabrice arrive suivi de peux par Hervé qui ont fait un final en commun. Il s'en suit le traditionnel podium ou je félicite mes deux comparses et l'organisation qui est exemplaire tant au niveau de la qualité du parcours que de leur logistique matérielle et humaine.
Merci à vous tous pour cette journée riche en souvenirs.
Jacques DEVI
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